Pour répondre aux enjeux de l’urbanisation croissante du monde et de la transition énergétique et environnementale, les mobilités de demain seront multimodales, à la demande, partagées, en grande partie autonomes et fortement connectées, à propulsion électrique pour une part significative, à faible impact environnemental. De nombreux défis technologiques, scientifiques, économiques, juridiques, d’usage, devront être relevés avant leur déploiement opérationnel à grande échelle à l’horizon 2030.

La résolution de ces défis appelle les contributions et compétences d’une multiplicité d’acteurs que sont les fournisseurs de véhicules (automobiles, bus, tramway, trains, etc.), les fournisseurs de technologies (numérique, batteries, matériaux, infrastructures, etc.), les opérateurs de mobilité (privés, publics), les compagnies d’assurance, associées à celles de laboratoires de recherche académique et de start-up du domaine, très nombreuses et dynamiques.

Les innovations qui donneront naissance à la mobilité de demain et aux nouveaux usages proviendront pour une part significative de l’interaction entre les différents acteurs de cet écosystème, interaction qui prendra notamment la forme de travaux de R&D, dont la couverture s’étend depuis la recherche amont en modélisation des mobilités, en science des données et outils d’optimisation et de recherche opérationnelle, jusqu’au développement et l’intégration des technologies dans des systèmes de plus en plus complexes. Par exemple, la sécurité et la sûreté de la mobilité de demain devra proposer des gains significatifs par rapport à l’état de l’art actuel, ce qui nécessitera des travaux de R&D associant approche scientifique et technologies de pointe, articulés avec les dimensions éthiques et juridiques.

Les Instituts de Recherche Technologique (IRT) créés en 2012 dans le cadre des Investissements d’Avenir présentent la caractéristique d’associer la recherche de nature académique avec le développement et le transfert technologique propres aux entreprises, principalement en mode multilatéral, depuis la start-up jusqu’à la grande entreprise, en passant par l’ETI et la PME, de manière à maximiser les interactions et l’impact de compétitivité.

Pour les pouvoirs publics, autorités organisatrices et financeurs des infrastructures, être associé aux travaux de R&D des IRT regroupant ses partenaires, sera un gage d’efficacité des expérimentations sur le terrain, essentielles à l’adaptation et la validation des innovations pour les territoires concernés.

C’est ainsi qu’en tant que passerelle entre les différentes composantes de l’écosystème de la mobilité de demain et le monde des sciences et des technologies, les IRT occupent une place essentielle pour contribuer à l’invention et au déploiement de nouvelles solutions pour une mobilité propre et durable, flexible, et capable d’accompagner la croissance des besoins des acteurs socio-économiques, que ce soit les citoyens ou les entreprises.

Cet article est extrait de livre blanc « RÉINVENTER LA MOBILITÉ URBAINE ET PÉRIURBAINE À L’HORIZON 2030 : 24 propositions pour l’Île-de-France dans le cadre de Paris 2024 ».